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Donner une nouvelle vie aux bâtiments scolaires : témoignage de Philippe Truchy

La région Auvergne-Rhône-Alpes s’est dotée d’un outil mutualisé permettant de démultiplier les rénovations énergétiques de bâtiments publics sur son territoire : la Société publique locale (SPL) d’efficacité énergétique Oser, qui a confié à Citinéa et Campenon Bernard Dauphiné Ardèche la réhabilitation de groupes scolaires à Grenoble, Annecy et Passy. Retour sur les enjeux de ces rénovations avec le directeur général de la SPL Oser, Philippe Truchy.

Quels liens la SPL Oser a-t-elle avec la Région et les collectivités locales pour lesquelles elle opère ?

Philippe Truchy : Les collectivités territoriales sont à la fois nos actionnaires et nos clients. Depuis 2013 nous agissons en leur nom et pour leur compte, en tant que mandataire de maîtrise d’ouvrage, pour porter des opérations qualitatives. La SPL regroupe aujourd’hui 21 communes – les plus grandes étant Grenoble et Annecy – aux côtés de la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui reste l’actionnaire principal. Cet actionnariat va s’élargir, d’autres collectivités locales ayant annoncé après les dernières élections municipales leur volonté de nous rejoindre.

En quoi permettez-vous à ces collectivités de faire plus qu’avec leurs moyens propres ?

Philippe Truchy : Ce sont elles qui financent les opérations et prennent les décisions, notamment la définition du programme de rénovation à mettre en œuvre, avec ses objectifs de coûts et de performances. Il nous arrive souvent de travailler à ce programme, et tant les objectifs que les grandes lignes sont fixés avec la collectivité. La SPL leur apporte des moyens humains complémentaires, des compétences techniques en matière d’amélioration énergétique, ainsi qu’un savoir-faire spécifique sur les marchés globaux de performance (MGP) qui intègrent la conception-réalisation et l’exploitation-maintenance. Nous apportons également notre expérience sur la recherche de subventions, dont les aides européennes à la rénovation énergétique. En plus de rénover leurs bâtiments en leur donnant une nouvelle image, d’améliorer le confort des usagers et de faire des économies d’énergie et financières très significatives, elles bénéficient d’un engagement de performance qui les sécurise sur la durée.

Vos interventions portent souvent sur des établissements d’enseignement, parmi lesquels six écoles que vous avez rénovées dans les trois dernières années avec VINCI Construction. Quels sont les enjeux propres à ce parc de bâtiments scolaires ?

Philippe Truchy : La Région est responsable de 576 lycées, et les communes gèrent des écoles en bien plus grand nombre. C’est donc un patrimoine numériquement important, dont chaque collectivité sait qu’il est prioritaire aux yeux de la société : réhabiliter les écoles est l’une des meilleures façons de montrer aux citoyens que leurs impôts sont bien investis. Ce sont des opérations vitrines parce qu’elles sont liées à cet enjeu majeur qu’est l’éducation de nos enfants. Et il y a beaucoup à faire. Une grande partie des bâtiments a été construite dans les années 1960 ou 1970, à une époque où la réglementation thermique était inexistante ou peu exigeante.

Quels types de travaux mettez-vous en œuvre aux côtés de VINCI Construction ?

Philippe Truchy : Ce sont généralement des rénovations globales. Sur le volet énergétique environ 70 % des budgets travaux concernent l’enveloppe du bâtiment, avec principalement l’isolation des façades et la réfection des toitures et menuiseries extérieures. Les 30 % restants sont des interventions sur les systèmes : installation de ventilations double flux, rénovation de l’éclairage et du chauffage selon les cas. Mais nous rencontrons aussi tous les sujets classiques des chantiers de réhabilitation – mises aux normes sécurité incendie et accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (PMR), désamiantage, restructurations de circulations et d’espaces intérieurs, etc. Les projets s’accompagnent en outre d’une requalification architecturale. Des techniques innovantes telles que la pose en façade de panneaux à ossature bois intégrant un isolant permettent de transformer totalement le visage d’un bâtiment. Nous jouons également sur les ouvertures et les occultations dans une démarche bioclimatique.

Qui dit engagement de performance dit chiffrage des gains réalisés ?

Philippe Truchy : Concrètement les travaux engagés aboutissent à diviser par deux les consommations d’énergie en moyenne. C’est un ordre d’idées, car tout dépend de l’état initial du bâtiment. Il est plus facile d’atteindre des gains importants en isolant une « passoire thermique » qu’en travaillant sur un bâti déjà en partie rénové. Les collectivités ont également des arbitrages à faire entre les budgets dont elles disposent et l’objectif de performance. Dans les écoles rénovées avec VINCI Construction, les niveaux de réduction de consommations d’énergie primaires attendus, et donc fixés dans le contrat de performance énergétique avec les entreprises, vont de 40 % à 60 %. L’expérience montre que les résultats sont généralement au rendez-vous, voire dépassés.

Dans ce type d’opérations, en quoi travailler avec VINCI Construction est-il un avantage ?

Philippe Truchy : Les marchés de performance énergétique requièrent un travail collaboratif à toutes les étapes y compris après la fin des travaux. L’engagement de résultats porte en effet sur une durée de six à huit ans, soit bien au-delà de la livraison du chantier. Pour cela faire partie d’un Groupe intégré représente une valeur ajoutée : nos interlocuteurs de Citinéa ou de Campenon Bernard Dauphiné Ardèche ont travaillé avec le même mainteneur, VINCI Facilities, lié à eux par le même contrat d’engagement. D’une manière plus générale, nous avons besoin de mandataires capables de piloter la multiplicité des intervenants et des interfaces, dans des chantiers d’autant plus complexes qu’ils ne doivent perturber à aucun moment le bon fonctionnement des établissements. C’est un enjeu important de ces projets et la planification des travaux les plus importants pendant les vacances scolaires est un gage de réussite.

L’expérience montre que les résultats sont généralement au rendez-vous, voire dépassés.

Philippe Truchy, directeur géénral de la Société publique locale Oser